Le nucléaire et son avenir: combustibles et prolifération

Image00059.jpgL’énergie nucléaire fait beaucoup parler d’elle depuis quelques mois: dossier dificile de l’iran, accords de coopération entre la France et plusieurs pays arabes (du Maroc au golfe persique) et à l’inde, ventes de centrales nucléaires par AREVA, etc. Le président Nicolas Sarkosy a qualifié le nucléaire "d’énergie de l’avenir". Il est certain que le nucléaire a l’avantage de ne pas contribuer à l’effet de serre mais il a aussi une dimension géopolitique avec le risque de prolifération.

 Dans un contexte où de nombreux pays en développement rapide, comme la Chine et l’nde, ont des besoins collosaux en énergie, on peut comprendre qu’ils souhaitent s’équiper en centrales nucléaires, d’autant plus que l’on "prévoit " une très forte croissance de la consommation d’électricité dans le monde  (un triplement d’ici 2030 pour la Chine), pour d’autres pays détenteurs de ressources pétrolières l’investissement dans le nucléaire serait un moyen de préparer l’après-pétrole (c’est le motif "officiel "qu’invoquent l’Iran et les pays arabes pour s’équiper en nucléaire). La question du nucléaire iranien montre bien que le nucléaire ne sera véritablement une  énergie de l’avenir que si, bien sûr il parvient à régler mieux le probléme des déchets et de l’utilisation du plutonium dans les surgénerateurs, mais aussi et surtout si des mesures internationales sont prises pour éviter la prolifération  nucléaire. C’est un problème géopolitique. Il est donc nécessaire de renforcer le rôle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) de Vienne et le traité de non prolifération du nucléaire (TNP). On oublie souvent de rappeler que les puissances nucléaires détentrices de l’arme nucléaire (dont la France) qui ont signé le TNP se sont engagées à éliminer "à long terme" leur arsenal nucléaire et, en bonne logique, on ne peut pas poser le probléme des risques de prolifération en particulier à travers  les opérations de retraitement de l’uranium, par exemple en Iran, sans remettre à plat toute la question des armes nucléaires dans le monde. Le TNP doit être sinon renégocié totalement du moins actualisé en 2010. Ce serait certainement l’occasion de renforcer le rôle de l’AIEA et de reprendre l’idée ancienne (elle date de la fin des années 40) de créer une "banque" internationale des combustibles nucléaires qui pourrait alimenter sous son contôle des centrales nucléaires, garantissant ainsi la sécurité des approvisionnements pour les pays acceptant les régles du TNP. C’est d’ailleurs une exigence que l’on devrait avoir avec l’Inde qui posséde l’arme nucléaire et n’a pas signé le TNP (l’Iran a, en revanche signé le traité….) et qui est demanderesse de transferts de technologie. Nous reviendrons sur cet ensemble de questions dans un prochain éditorial. On lira avec intérêt la série d’articles que le magazine scientifique Nature a consacré à ces questions (Nature, 10, 17 et 24 janvier 2008).


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